Penser l’Europe sur le long terme, par Kalypso Nicolaïdis.

Kalypso Nicolaidis est professeure de relations internationales à l’Université d’Oxford. Elle a été, de 2008 à 2010, la seule universitaire à être membre du groupe de réflexion sur le futur de l’Europe composé de « douze sages » européens présidé par l’ancien Premier ministre espagnol, Felipe González.

Dans ce dialogue elle se penche sur la réponse que l’Europe a apportée à la crise de la COVID-19 et ses suites. L’important à ses yeux réside certes dans le rôle que l’Europe peut et doit jouer dans les crises en organisant la résilience du système, et ce fut le cas cette fois encore, mais au delà, et sans doute plus encore, l’UE doit s’interroger sur sa mission et la redéfinir dans une perspective à long terme à la faveur des difficultés.

Ainsi, penser le futur de l’Europe exige de porter son regard au loin, dans le temps davantage que dans l’espace, mais aussi de laisser derrière soi la vision verticale de l’Europe en incluant davantage les citoyens au processus d’intégration, car ils doivent être au coeur du projet démocratique européen.

2 réflexions sur “Penser l’Europe sur le long terme, par Kalypso Nicolaïdis.

  1. L’État non seulement n’a pas toujours les traits historiques de l’État-nation, mais il n’est pas même un universel politique. Dans l’histoire occidentale, Il apparait bien après la démocratie, Athènes classique n’ayant ni État ni même de gouvernement intégré. Par contre, il n’y a pas de démocratie sans assemblée devant laquelle les autres pouvoirs publics , hormis les juridictions, sont responsables. Il ne peut y avoir de démocratie européenne sans une telle responsabilité. Celle-ci ne peut être remplacée par une démocratie « virtuelle » réduite à de souhaitables dialogues transversaux entre citoyens. La question n’est donc pas tant le mode d’unification des États européens, que le rôle attribué à la seule institution démocratique existant au niveau de l’union, à savoir le Parlement. Il représente les citoyens et non les États respectifs auxquels ils appartiennent. Il n’est ni nécessaire ni souhaitable que les pouvoirs publics responsables devant lui prennent la forme d’un État. Ils peuvent être séparés entre eux, tout en n’ayant d’autre que fondement que lui. Ils peuvent être articulés avec d’autres pouvoirs publics représentant, eux, les États de l’Union. Mais ce qui n’est pas compatible avec une forme démocratique est l’absence de pouvoirs publics de l’union 1) responsables devant le Parlement, et 2) disposant d’une prépondérance quand il s’agit des affaires de l’union (à l’exclusion de celles qui sont propres aux États ou à leurs relations interétatiques, comme aux régions ou aux municipalités). Une femme doit être enceinte ou non, et l’Europe doit être démocratique ou non, mais elle ne peut l’être à moitié.

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